
Ce poème, que j’ai titré Amour en distanciel, est dédié à toutes les personnes que la crise sanitaire et ses mesures restrictives ont éloigné. Selon une confidence amicale, les femmes célibataires ont payé un lourd tribut aux mesures de distanciation strictes imposées, surtout pendant le premier confinement de mars 2020. Les partenaires occasionnelles ne voyaient plus leurs amants restés chez leurs épouses ou compagnes officielles, faute d’avoir un motif impérieux de sortie. Les relations naissantes n’ont pas pu grandir dans certains cas ; les opérations de séduction (drague) se limitant à des appels téléphoniques. Toutefois, les « couples » les plus solides ont tenu le choc, rusant d’astuces pour maintenir le contact. Ainsi, nombre d’entre eux ont découvert des astuces pour maintenir les liens en multipliant, autant que possible, les appels vidéos, les textos et les messages WhatsApp… Parfois, l’heure de sport autorisée pouvait servir de prétexte pour voir l’autre, à conditions de ne pas habiter trop loin. Quoi qu’il en soit, il fallait faire preuve de témérité. Un sondage publié dans le journal Le Progrès en novembre 2020, indiquait que lors du deuxième confinement d’octobre, 60 % des Français avaient transgressé les mesures de restriction au moins une fois. Pour près d’une personne sur dix, c’était pour trouver ou retrouver un(e) partenaire.
Amour en distanciel
J’ai rêvé d’être aimé au-delà des mots.
J’ai tant voulu recevoir l’amour pur en cadeau.
Ta présence effective vraiment j’eus préféré
À tes WhatsApp, textos et émojis enjoués.
Nos cœurs en mode virtualité enflammée,
L’amour passion par réseau social interposé,
Quelle ivresse sans alcool et sans modération !
Pardi ! Quelle douce folie mâtinée de frustration !
Et voilà qu’un virus, sorti d’on ne sait où,
Vient tout de go, sans crier gare, enfoncer le clou.
Plus question, dans mes bras, espérer te serrer !
Jetés aux orties tous nos rêves de se retrouver !
C’est à croire que depuis ce triste mois de mars,
Nous sommes définitivement les dindons de la farce.
Confinés, masqués, désespérés, vaccinés
Et toujours pas majeurs, sans cesse infantilisés…
Puisse, de cette atmosphère délétère, l’amour triompher un jour !
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