Les électeurs de Mélenchon s’interrogent

Les électeurs de Mélenchon s'interrogent
Comme ailleurs, et peut-être davantage, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon basés l’océan Atlantique et à l’Océan Indien s’interrogent sur le bulletin à mettre dans l’urne ce week-end, à l’occasion du second de l’élection présidentielle.

Les électeurs des Antilles, de Guyane et de Saint-Pierre-et-Miquelon ont très largement voté en faveur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle, qui s’est déroulé la veille du dimanche 10 avril, pour tenir compte du décalage horaire. Ces Français de l’océan Atlantique ont exprimé clairement leur désapprobation de la politique menée par Emmanuel Macron sur leurs territoires. Leurs concitoyens de La Réunion, dans l’océan Indien, ont voté dans le même sens. Par-delà les mers, le sentiment est le même pour une très grande majorité de ces peuples dits, maladroitement, d’Outre-Mer, et même dénommés, encore plus maladroitement, Ultramarins, comme s’ils n’en faisaient qu’un, alors que leur seul point commun, c’est d’être des Français à part dont les maux se multiplient, se démultiplient au fil des décennies.

Alors quand, au soir de ce premier tour de l’élection présidentielle, au Cirque d’Hiver à Paris, ils ont entendu leur favori (battu de justesse) marteler à trois reprises, devant ses partisans rassemblés : « Il ne faut pas donner une seule voix à madame Le Pen » ; qu’ont-ils pensé ?

Des consignes déguisées

Jean-Luc Mélenchon s’est vanté à cette même tribune, d’avoir obtenu la majorité absolue en Guadeloupe, Martinique et Guyane, ce qui l’aurait fait élire dès le premier tour, s’il n’y avait que les Antillais et Guyanais qui votaient. Cependant, s’est-il interrogé sur leur ressenti au moment de faire sa déclaration.

Appeler à ne pas voter Le Pen n’est-ce pas une manière détournée de dire « Votez Macron », sans le dire ?

Ne fallait-il pas privilégier la forme affirmative à la forme négative, à l’image de Valérie Pécresse, qui a choisi de déclarer qu’elle votera en son « âme et conscience, pour Emmanuel Macron », même si deux jours avant le scrutin, elle avait déclaré sur France Inter, qu’il n’y aurait pas de consigne de vote si elle n’était pas qualifiée. Certes, elle a fait part de son choix personnel et n’a pas donné directement de consigne de vote aux 4,8 % de Français, qui ont porté leurs suffrages sur son nom, mais qu’est-ce que ça change dans la tête des électeurs ? Si ce n’est un encouragement à maintenir le pouvoir en place.

Après la peste, pourquoi pas le choléra ?

En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait été accusé d’avoir tardé à donner une consigne de vote. Cette fois, sa décision est claire et immédiate. En revanche, pour ceux qui ont mis son bulletin dans l’urne, c’est le brouillard. Comment leur expliquer qu’après avoir voté Mélenchon pour faire barrage à Macron, leur favori leur demande de voter Macron pour faire barrage à Le Pen, en sachant que derrière, il y a les élections législatives. C’est à ne rien comprendre. Et certains n’hésitent pas à dire qu’on a déjà essayé la peste en 2017, on peut bien essayer le choléra en 2022.

Rappelons que le principal grief retenu contre Marine Le Pen, ce n’est pas le projet qu’elle a présenté tout au long de cette campagne électorale, mais bien le berceau d’extrême-droite dans lequel, elle est née et a été bercée tout au long de sa vie.

En attendant, les adhérents de la France insoumise, consultés par les dirigeants du parti, ont choisi à plus de 37 % (81 051 personnes) le vote blanc, à 33 % Macron (71 899) et à 29 % l’abstention (62 342). Que feront ces électeurs des océans Alantique et Indien, loin du tumulte hexagonal ? On le saura dimanche mais, quoi qu’il en soit, il faudra tirer les enseignements de ce rejet de la politique mise en place par l’équipe Macron dans ces territoires.

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