Ces femmes qui osent

Statue de la Mulâtresse Solitude (@Kamita Magazine)

Ce poème est un hommage aux femmes qui se battent contre les injustices, contre le harcèlement (moral ou sexuel), contre l’irrespect… et qui osent se mettre debout pour se défendre, mais aussi défendre leurs semblables. En effet, certaines se réfugient dans leurs souffrances, mais d’autres se lèvent et se révoltent. S’engager dans ce genre de combat n’est pas toujours simple. Elles doivent être bien épaulées afin d’éviter des moments de doute. Ce poème a été inspiré par deux amies, à deux périodes différentes, qui ont osé affronter leur puissant employeur, en se donnant les moyens matériels et la force mentale d’y faire face. Bravo à ces femmes fières, partout où elle se trouve dans le monde ! Je vous aime.

Femme, t’aime

Femme, je t’aime
Je t’aime quand, tes mains sur tes hanches, la tête haute,
On ne reconnaît plus celle qu’on prenait pour une sotte.

Femme, je t’aime
Je t’aime quand, telle une déferlante sur les côtes atlantiques,
Tu quittes ton corps de tendresse et tu piques.

Femme, je t’aime
Je t’aime quand, face à l’injustice des pseudo grosses têtes,
Tu refuses qu’on te fasse prendre « dlo mousach pou lèt ».(*)

Femme, je t’aime
Je t’aime quand tu cries aux couillonneurs : non à la machination !
Les renvoyant à leurs insuffisances et à leurs basses actions.

Femme, je t’aime
Je t’aime quand, fière comme le baobab, tu te lèves sans ambages
Devant ces porteurs et porteuses de beaux plumages.

Femme, je t’aime
Je t’aime quand tu es ma femme guadeloupéenne,
Qui s’active pour son respect sans ménager sa peine.

Femme, je t’aime
Je t’aime en satin, en fleurs, heureuse d’être belle
Mais aussi quand tu enfiles ta tenue de rebelle.

Femme, je t’aime
Je t’aime en révolte, en rage, en bouleversement,
Bref ! Je t’aime pour de bon tout simplement.

(*)Le jus toxique extrait du manioc est si blanc, après le lavage des fibres comestibles, qu’on peut le confondre avec le lait. C’est de là que vient l’expression créole : « An péké pran dlo mousach pou lèt ». Traduction littérale : « Je ne confondrai pas l’eau de la fécule de manioc avec le lait »

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