
Les électeurs des territoires français des océans Atlantique et Indien, ont largement voté en faveur de Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle. Critiqués par une partie de la classe politique et certains intellectuels locaux, ces électeurs ont tout simplement utilisé leur bulletin de vote en toute liberté pour dire qu’ils en avaient assez d’être menés en bateau.
Sur ce sujet, nous vous invitons à faire une balade poétique. La poésie est un genre littéraire bien connu, mais qui n’entre pas dans les formats journalistiques. Cependant, il est parfois utilisé, par le Journal de Mars’L, pour commenter l’actualité. Son contenu entre donc parfaitement dans la catégorie « commentaire ». Dans notre éditorial d’accueil, nous l’écrivons clairement : Le Journal de Mars’L « ne s’interdit rien, ni sur le fond, ni sur la forme ». D’où notre page « Les poèmes de Mars’L », qui rassemble nos premiers textes, dont celui-ci qui invite au respect du choix des électeurs.
Ni stupides, ni candides
Je suis un être sain d’esprit.
Mieux que quiconque, je connais ma vie.
Toujours seul à me battre, chaque jour,
Pour survivre depuis toujours
Et tenter de joindre les deux bouts.
Alors fermez-la, vous qui me prenez pour un fou !
Vous qui critiquez ma décision
D’avoir voté contre Macron
Vous qui, dans votre confort,
Me donnez tort
De m’être tourné vers Le Pen.
Non ! Ce n’est plus la peine
De vous efforcer à chercher des explications
À ce choix après que j’ai plébiscité Mélenchon.
Quand je suis parti de ma case à misère,
Je savais ce que j’allais faire.
Déterminé à ne plus avaler les couleuvres
À langues multiples tels les bras de la pieuvre,
Toujours prête à me faire un câlin, à m’enlacer
Pour, encore une fois, essayer de m’étouffer.
Non ! Je dis non ! Avec détermination
Et en chœur avec ceux de ma condition,
Nos concitoyens de cette France à part
Nos frères et cousins logés sur ces cailloux épars
Que l’on trouve ici et là,
Très loin là-bas,
Trop loin pour cette belle France
Qui rythme la mortelle cadence
De nos territoires d’Atlantique
Et des autres mers exotiques.
Tout cela avec la complicité de certains
Qui jouent leur rôle de pantin
En répétant à tue-tête : Oui misyé !
Quand ils se retrouvent au salon doré.
Alors si, ce dimanche, j’ai pris le temps
De prendre ce chemin, sous le soleil brûlant,
Pour me rendre à ce bureau de vote
Et dire que je ne suis pas une pòpòt,
C’est en mon âme et conscience.
Alors ne venez pas, avec votre bien-pensance,
Déverser votre bile sur mes frères et moi.
Nous en avons déjà assez pris, je crois.
Il est pourtant clair, notre message :
Nous voulons tourner cette page
De lettres creuses, de mots flottés
Et d’onomatopées massacrées
Qui giflent notre espoir
De reprendre confiance et de croire
En une vie construite pour nous…
Avec vous ou malgré vous !
Soyez le premier à commenter