
On n’en parle plus tellement depuis que la Covid-19 a pris possession de tous les espaces médiatiques en 2020, avant de laisser la place à la guerre en Ukraine et à l’élection à la présidence de la République française. Pourtant, la santé sexuelle, principalement la prévention des maladies sexuellement transmissibles, n’est pas à reléguer aux oubliettes. Surtout en ce qui concerne les jeunes.
Selon Santé publique France, qui s’intéresse en particulier à quatre domaines de la santé sexuelle : infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH, contraception, lutte contre les discriminations, violences, il y a de gros efforts à faire concernant la santé sexuelle des jeunes en particulier.
La santé sexuelle passe par le préservatif
Les professionnels de santé, les médias et les différents gouvernements l’ont suffisamment répété pour que chacun sache que le port du préservatif est la principale solution pour éviter les risques d’attraper une IST et être confronté(e) à une grossesse précoce.
Pourtant, d’après une étude de l’HEYME de juillet 2019 « environ 56 % des étudiants (16-28 ans) en France ne se protègent pas systématiquement lors de rapports sexuels. Ces chiffres sont alarmants quand on sait que le préservatif est le seul moyen de prévenir à 99 % des IST lorsqu’il est utilisé correctement. »
Préservatif et masque, quel rapport ?
Rachel Perrel, docteure en sociologie à l’Université de Strasbourg, spécialiste de l’étude de la diversité des pratiques sexuelles, a publié une tribune dans The Conversation sous le titre Masques, préservatifs : une question de « bon sens » ?, puis dans le Huffingtonpost. Elle ose comparer l’histoire du port du préservatif et les résistances au port du masque. On y lit : « Face au coronavirus comme au sida, les individus adaptent leurs pratiques préventives selon leurs propres représentations des risques, se ménageant ainsi des espaces de liberté. »
Douze réticences et des solutions
Cela ramène à un autre article publié sur le site onsexprime, dédié à la sexualité des jeunes, qui a relevé douze réticences au port du préservatif. Or, les soignants et les acteurs de la prévention en général, n’ont jamais cessé d’attirer l’attention des jeunes garçons et filles sur l’importance de ce bout de latex dans la préservation de leur santé sexuelle. Alors, pour les aider, dans cet article consacré à ces réticences à enfiler le préservatif, il leur est apporté des solutions pour faire face à ces freins, qui sont en grande partie psychologiques.
Dans la tribune de Rachel Perrel, la piste de solutions est plus générale : « Modifier ces comportements nécessiterait de faire évoluer les représentations individuelles. On peut supposer que les pouvoirs publics gagneraient certainement à investir dans la diffusion et la médiation de bases sanitaires et sociales auprès de la population à cette fin. »
La santé sexuelle passe aussi par l’information personnelle
Voilà un sujet à traiter pour le nouveau gouvernement de la République issue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022. D’autant plus que le sujet reste une préoccupation au niveau international, comme on peut le lire dans un rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur la période 2016-2021. En attendant, les jeunes peuvent se débrouiller tout seul en s’informant sur filsantejeunes.com et en se préservant des mauvaises surprises.
D’un côté, il est évidemment choquant que 56 % des étudiants en France ne se protègent pas systématiquement lors de rapports sexuels. D’un autre, je me souviens que lors de mes toutes premières expériences, mon copain ne souhaitait pas non plus utiliser de préservatif – moins de sensations, plus sec, etc. À l’époque, j’ai eu le génie d’aller chercher du lubrifiant, mais pour des personnes timides ou avec de fausses représentations, il n’est pas facile de faire de tels achats. Une amie à moi m’a récemment dit que sa fille avait fait un achat dans une boutique érotique en ligne. Tirant un parallèle avec mon expérience, je lui ai conseillé de ne surtout pas relever. Il vaut mieux être protégé.