
L’élection de Miss France 2023 aura lieu ce samedi 17 décembre 2022, à Châteauroux (Indre, Centre-Val-de-Loire), salle Le Mach 36
Parmi les trente candidates qui convoitent la couronne de Diane Leyre, élue il y a un an, sept d’entre elles viennent des Outre-mer : Indira Ampiot (Guadeloupe), Shaïna Robin (Guyane), Axelle René (Martinique), Océane Le Goff (Nouvelle-Calédonie), Marion Marimoutou (La Réunion), Inès Tessier (Saint-Barthélemy/Saint-Martin), Herenui Tuheiava (Tahiti).
Tahiti et la Guadeloupe les plus titrées
Après un séjour de préparation de l’événement en Guadeloupe, elles ont peaufiné le spectacle, ces deux dernières semaines, dans la ville d’accueil de ce concours de beauté et d’intelligence, dont la popularité est toujours plus grande d’une année à l’autre. En témoignent les audiences enregistrées par la chaîne TF1 à chaque édition. L’an dernier, ce sont 7,3 millions de spectateurs qui ont suivi l’événement. L’engouement est aussi vif dans l’Hexagone que dans les Outre-mer, territoires pourvoyeurs de candidates de valeur.
Toutefois, représenter la France n’a pas toujours été la finalité des candidates ultramarines. Un retour historique sur la présence des Outre-mer à cet événement le prouve.
Au palmarès (*), Tahiti et la Guadeloupe comptent le plus grand nombre de lauréates avec respectivement cinq pour l’île polynésienne (1974, 1980, 1991, 1999, 2019) et trois pour l’archipel antillais (1993, 2003, 2020). Suivent La Réunion, deux (1976, 2008), la Nouvelle-Calédonie, une (1978) tout comme la Guyane, une (2017). Cela dit, ce sont plusieurs représentantes des territoires ultramarins en général qui sont régulièrement retenues dans les cinq finalistes.
Le Maroc montre la voie dès 1956
La première élection d’une candidate extérieure à l’Hexagone remonte à 1956. Il s’agit de la Marocaine Gisèle Charbit. Elle avait été élue après l’invalidation des votes du jury suite à des protestations du public contre l’élection de Maryse Fabre (Miss Côte d’Azur). La nouvelle élection avait eu lieu dès le lendemain soir. Gisèle Charbit représentait le Maroc, dont l’accord d’indépendance avait été annoncé en novembre 1955.
Cinq ans plus tard, Luce Auger (Miss Outre-Mer), originaire d’Indochine, remportait la couronne, avant d’être remplacée par Michèle Wargnier (Miss Bretagne) qui sera élue 3e dauphine de Miss Monde 1961 et finaliste à Miss Univers 1961. L’Indochine n’étant plus française depuis 1954 et Luce Auger ne s’étant réfugiée à Paris qu’en 1960, quelques jours avant l’élection, le jury avait considéré qu’elle ne pouvait pas représenter la France. À la suite d’une procédure de contestation de cette décision, elle allait être réhabilitée en 1967.
1970-1980 : victoires et abandons de poste
Les années 70 mettent en évidence tout le potentiel des candidates ultramarines avec trois victoires : Edna Tepava (Tahiti) en 1974, Monique Uldaric (La Réunion) en 1976 et Pascale Taurua, (Nouvelle-Calédonie), 1978. Mais, là encore, nouvel événement : cette dernière préfère retourner sur son île plutôt que d’assumer son rôle de Miss France dans l’Hexagone. Sa première dauphine, Kelly Hoarau, (La Réunion), refuse également le titre. Finalement, c’est la Parisienne Brigitte Konjovic, élue deuxième dauphine, qui coiffe la couronne de Miss France 1978.
Pour les représentantes ultramarines de l’époque, représenter la France n’est visiblement pas une finalité. Nouvelle preuve : Tilda Fuller (Tahiti) est élue en 1980, mais après trois jours de règne, elle se retire pour des raisons personnelles. La couronne revient alors à sa première dauphine Patricia Barzyk (Jura), élue plus tard première dauphine de Miss Monde. Quant à Tilda Fuller, elle n’hésite pas à représenter Tahiti à Miss Univers où elle parvient à se hisser dans les finalistes.
Depuis 1991 : une autre vision de Miss France
Ensuite, il a fallu attendre onze ans pour que les Outre-mer remportent une nouvelle victoire. Et, encore une fois, c’est une Tahitienne qui s’illustre. Mareva Georges est élue en 1991.
Deux ans plus tard, en 1993, Véronique de la Cruz offre à la Guadeloupe son premier titre.
En 1999, Tahiti est de nouveau au devant de la scène avec Mareva Galanter, dont l’élection fait débat. Pendant le concours, les votes téléphoniques sont largement en faveur de Miss Berry (environ 230 000 sur 300 000 appels), mais les dix jurés, comptant pour 2/3, éliront Miss Tahiti.
Les commentaires vont bon train et les votes téléphoniques, bien que surtaxés, sont jugés inutiles par certains observateurs. Neuf ans plus tard, le Comité Miss France finit par changer la règle pour mieux prendre en compte le vote du public, qui compte désormais autant que le vote du jury dans la décision finale.
Miss France 2017 : la Guyane enfin
La Guadeloupéenne, Corinne Coman, n’a pas le temps d’en profiter, mais cela ne l’empêche pas de triompher en 2003. Puis, c’est autour de La Réunion, avec Valérie Bègue, en 2008, d’obtenir sa deuxième couronne, tandis que la Guyane, avec Alicia Ayliès, en 2017, en recevait sa première.
Les années suivantes, Tahiti et la Guadeloupe allaient revenir en première ligne. La Tahitienne Vaimalama Chaves élue en 2019 devance alors la Guadeloupéenne Ophély Mézino, qui deviendra par la suite première dauphine de Miss Monde, un an plus tard. Au même moment une autre Guadeloupéenne, Clémence Botino, est élue Miss France 2020.
En 2023, les candidates des Outre-mer ont encore de bonnes chances d’être encore sous les feux des projecteurs. Dans les pronostics, la Guadeloupéenne Indira Ampiot est en bonne position , selon plusieurs médias, mais la concurrence est tellement intense…
(*) : Source : Wikipédia
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